Adrien,
Si j’ai tant tardé à t’écrire cette lettre, c’est que ton histoire m’a beaucoup touchée, qu’il m’a fallu du temps pour me remettre de ce destin aussi fascinant qu’irréversible. J’ai tant aimé suivre ton histoire, crue mais si belle, si inspirante, si puissante. Une histoire faite de hauts et de bas, une histoire de résilience, d’amitié, de partage, de fraternité, d’abnégation, et malgré tout de beaucoup d’humour. La force de ton histoire n’a d’égale que la capacité et pugnacité dont tu fais preuve pour te reconstruire, pour sourire dans les moments les plus douloureux, pour croire en l’amour qui porte pour toi le doux nom de Clémence. Sa lettre est restée sur la table de chevet, comme une photo qu’on aurait joliment encadrée et posée là. Opérations après opérations, jours après jours, les médecins parviennent peu à peu à refermer ce trou béant qui avait remplacé ta mâchoire. Mais que pourraient-ils faire pour ton coeur en miette, ton désespoir de voir un jour Clémence franchir cette porte qui te sépare de la ville, de ton appartement, de ses bras ? Heureusement, tu peux compter sur tes amis de chambrée. L’amitié pendant la guerre c’est nécessaire, vital et ça cause moins de douleur. Parce qu’amour est souvent synonyme de promesse, en est pleine guerre, qui serait capable de tenir les siennes ? Tu en es toi-même le parfait exemple…
Sur ces mots je te laisse,
Prends bien soin de toi
@dart.et.dhistoire